Années 70, le temps des montées

1971 : MOUGUERRE MONTE EN TROISIÈME DIVISION

La première saison de la décennie ne laisse pas de grands souvenirs sur le plan sportif. Mouguerre échoue pour la qualification en raison d’un point de règlement douteux ce dont profite Capbreton à égalité au classement (2e). Cette décision arbitraire de la Fédération a l’immense mérite d’offrir une fabuleuse aventure humaine. Un voyage en Côte d’Ivoire à Abidjan est organisé au printemps 1970 qui laisse des souvenirs indélébiles. Un match est organisé contre l’équipe nationale ivoirienne sans véritable intérêt sportif. Le groupe s’est soudé le long de ce fantastique périple narré avec talent par Chango Hiriberry dans son formidable livre « Ibusty terre de rugby ».

La saison 1970-71 démarre de façon dramatique avec le décès de René Lavignasse, 20 ans, grand espoir du club. Ce cruel destin donne un supplément d’âme à toute l’équipe. Pour sa neuvième saison en Honneur Côte Basque – Landes, l’U.S.M. réalise son plus beau parcours avec 8 succès pour seulement deux défaites. La qualification pour la demi-finale Honneur C.B.L. acquise, une petite désillusion viendra suite à la défaite contre Castets (17-15). Cependant, le bon classement en phase de poule autorisait de disputer pour la première fois les trente deuxièmes de finale Honneur du championnat de France. L’adversaire est Oursbelille, club voisin de Tarbes connu pour sa rudesse. Deux essais de J.L. Berhonde et Michel Ospital firent la différence en faveur de Mouguerre qui s’impose (6-0). Mais le match rugueux et violent laisse des traces au niveau des organismes. De nombreuses bagarres éclatent, sur l’une d’elles, notre capitaine Jeannot Haran est expulsé ainsi qu’un joueur de l’autre équipe. Un coup très dur pour Mouguerre. Le seizième de finale à Hossegor donne droit à l’accession en troisième division au vainqueur. Le rival, Bazas, s’annonçait coriace et plus expérimenté. Les Girondins produisent un jeu mobile et offensif. L’ U.S.M. déploie sa défense qui ne cédera jamais. Bazas doit se contenter de deux pénalités auxquelles Mouguerre répond par deux essais de Mendy et Ospital. La transformation de Sieulanne assure le gain du match (8-6). Cette magnifique victoire ouvre les portes de la troisième division à l’U.S.M. après seulement neuf ans d’existence. Le Huitième de finale contre Grignols est perdu en raison d’une décompression évidente. Cette saison est une des plus abouties de notre histoire. C’est l’aventure d’une bande de copains qui mélange jeunes et anciens, tous particulièrement fiers de porter le maillot vert & blanc et du village.

 

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1972 . Une première saison en troisième division compliquée où Mouguerre est en plein apprentissage. Le niveau est plus relevé, les adversaires mieux organisés. L’U.S.M. souffre avec seulement cinq victoires pour treize défaites mais se maintient grâce à une huitième place suffisante. De nouveaux noms apparaissent , Armand Haissaguerre, François Lapègue, Michel Nina,  Mattin Amiano. Ils seront acteurs des succès futurs.

1973 . Saison identique à la précédente. Une poule difficile qui oblige à lutter pour le maintien également obtenu avec 5 victoires et la 8e place au classement. En guise de consolation, l’U.S.M. remporte le challenge basco-landais ouvert aux éliminés du championnat. Une victoire en finale contre Tartas (7-4) réconforte tout le monde.

1974 .  La troisième saison est plus conforme aux attentes. Une cinquième place avec neuf  victoires, un nul et huit  défaites. Terminer par une victoire contre l’A.S. Bayonne  procure toujours un vrai bonheur. Invaincus à domicile, les Verts & Blancs échouent d’un rien pour la qualification à cause d’un échec regrettable à Morcenx. L’U.S.M. se qualifie pour les quarts de finale du challenge Espoirs, mais, malheureusement, Montflanquin sera supérieur. A noter en interne la présidence confiée à André Hiriberry et l’arrivée remarquée d’un nouveau dirigeant, le docteur Pierre Moncoucy qui succèdera plus tard à Chango.

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1975 : MOUGUERRE  MONTE EN DEUXIÈME DIVISION

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Saison 1974-75 . Un changement radical dans l’encadrement technique avec l’arrivée au poste d’entraîneur joueur de René Viguéra, ancien de l’Aviron Bayonnais. Il apporte des idées nouvelles, une conception professionnelle des entraînements, inculque à ses joueurs des consignes tactiques novatrices jamais utilisées à d’Ibusty. Les conservatismes ont du mal à digérer cette révolution au début mais le groupe adhère à son nouveau chef pour son plus grand bien. Viguéra, entraineur moderne, prône l’efficacité, l’intelligence situationnelle, le respect des consignes tout en laissant une part d’inventivité à chacun. Les résultats sont rapidement au rendez-vous, bien au-delà des plus chauvines espérances. L’A.S.B. est le premier à goûter aux charmes du nouvel U.S.M. , les Bayonnais sont dynamités (34-0). Mouguerre termine second de la phase de poule, 11 victoires, 3 nuls , 4 défaites, soit un bilan inespéré. La qualification en trente deuxième de finale acquise, Mouguerre se déplace à Orthez pour y affronter Billère. Les Béarnais  sont débordés par le rythme endiablé de la bande à Viguéra. Score final (18-0), trois essais de belle facture, fruitS de combinaisons travaillées aux entraînements.

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Le seizième de finale est le match de la montée en deuxième division sur la pelouse d’Hagetmau. L’adversaire, Rabastens , termina premier de la poule de l’U.S.M., chaque formation s’est imposée à domicile. Un véritable combat a lieu, chaque ballon est disputé avec acharnement, personne ne veut reculer d’un centimètre. La première ligne composée des deux frères inséparables, Louis et Edouard Haran avec Michel Bonnet au talonnage, est héroïque. Le trio magique d’Elizaberry malgré un gabarit plus modeste rivalise avec acharnement et sans broncher contre des adversaires au fort tonnage. Rabastens, bien organisé, ouvre le score par un essai et une pénalité. François Lapègue sur deux pénalités et Armand Haissaguerre sur une autre permettent de s’accrocher au score qui reste défavorable : 12-9. Les Bigourdans marquent une nouvelle pénalité à quinze minutes du terme et confortent leur avance. Mouguerre domine la fin de rencontre. les attaques sont audacieuses, aucune ne parvient à déjouer la vigilance de l’adversaire. Une ultime attaque de Mouguerre balaie le terrain pour arriver sur l’aile au capitaine Etcheverry qui décoche un judicieux coup de pied de recentrage. Le ballon file au pied des poteaux et c’est finalement René Viguéra qui plonge sur le ballon devenu trésor. L’essai est transformé par François Lapègue. C’est fou, irréel, Mouguerre s’impose (15-12) et monte en deuxième division.

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La suite de la compétition est une immense fête. Le huitième de finale à  Frontignan contre Pontarlier n’est pas galvaudé. La chaleur est insoutenable, les avants de Pontarlier au gabarit impressionnant annoncent une épreuve redoutable. Mouguerre fait circuler le ballon, fatigue les gros d’en face. La première période est fantastique concrétisée par trois essais de François Lapègue. Au bout de vingt minutes, l’U.S.M. mène 18-0. Les rudes montagnards de Pontarlier réagissent avec leur arme principale, les avants, et pointent deux essais. Mouguerre, sans paniquer, par Amiano et Haisaguerre, rajoute deux essais supplémentaires. La victoire est dans la poche (26-12).

Le quart de finale se dispute à Aire sur Adour contre Valence d’Agen. Les deux formations évoluent avec talent, développent de nombreuses attaques, le jeu est au rendez vous. L’U.S.M. mène 9-6 à la pause. La seconde période est étouffante tant les deux équipes sont proches l’une de l’autre. C’est du coup pour coup. Dans un dernier sursaut, Mouguerre obtient l’égalisation 12-12 et nous entrons dans les prolongations. Les joueurs de l’U.S.M. sont fatigués et un manque de concentration sera fatal dés la reprise. Un coup de pied est contré ce qui permet à Valence d’Agen de marquer l’essai. A peine remis, Mouguerre encaisse un nouvel essai, désormais la situation s’annonce critique à 20-12. L’U.S.M., vaillant et fort de caractères, se relance sur un essai de Jojo Etchave (20-16). Les dernières minutes sont épiques, Mouguerre pilonne la ligne de son rival mais l’histoire de Pontarlier ne se répétera pas. La déception de l’élimination est de courte durée car tout le monde a conscience de la saison époustouflante qui vient d’être vécue par ce formidable groupe. Pour sa douzième année d’existence l’U.S.M.,  accède à la deuxième division nationale. Un rêve fou se réalise, la bande de copains vit une expérience inoubliable, preuve qu’avec du talent et du cœur on peut renverser des montagnes.

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1976 . Pour ses débuts en deuxième division Mouguerre se renforce. Deux joueurs de Peyherorade arrivent, René Léon et l’emblématique Gérard Robert qui sera un guerrier phénoménal. Sur sa lancée, l’U.S.M. termine à une brillante troisième place. Une qualification en trente deuxième de finale vraiment inattendue pour une première année à un tel niveau. Les ingrédients sont identiques, la méthode Viguéra fonctionne encore à merveille. Au premier tour, Mirande déjà croisé en phase de poule est vaincu avec bravoure (13-10) et surtout grâce à l’adresse du buteur Armand Haissaguerre. En seizième, déplacement à Vierzon pour affronter Arras. Les nordistes favoris sont longtemps accrochés. Ils mènent difficilement 9-6 à un quart d’heure du terme. Mouguerre généreux et joueur résiste mais le rival plus aguerri s’impose aux forceps avec trois essais. Défaite (22-6) , la logique est respectée.

1977 . Louis Haran, pivot de la mêlée au poste de pilier droit, arrête le rugby. Louis Bordachar et Albert Récard lui emboîtent le pas. Ces départs laissent un grand vide. L’U.S.M. finit à la 7ème place au classement, le club se contente du maintien. Une saison à vite oublier, seulement quatre victoires pour un nul et neuf défaites. La satisfaction vient des Cadets, ne l’oublions pas, la grande force de l’U.S.M. est la formation de ses jeunes. Ils remportent la coupe Suhas, championnat régional contre Coarraze Nay.

1978 . René Viguéra, après de bons et loyaux services, quitte l’U.S.M. Bernard Duprat et Jean Paul Champres le remplacent. Un autre départ important au niveau des joueurs, celui de Jojo Etchave pour Montchanin en Nationale. Seuls 5 joueurs, sur les 15 de la montée, restent dans l’effectif (Edouard Haran, Christian Lapègue, Armand Haissaguerre, Michel Etchverry et Jean-Marc Ducassou). Une jeune étoile montante peut ainsi montrer le bout de ses crampons, un certain Bruno Diriberry à l’ouverture accompagné d’un talentueux demi de mêlée, Gilles Sarcou. L’U.S.M. finit la saison en milieu de tableau sans qualification pour les phases finales. Le bilan  reste globalement satisfaisant eu égard à ce brutal renouvellement de génération. Huit victoires pour deux nuls et huit  défaites, désormais Mouguerre est bien installé en deuxième division.

1979 Le talentueux Bruno Diriberry part tenter sa chance à l’Aviron Bayonnais. L’U.S.M. retrouve de l’allant. Une quatrième place récompense ce nouveau groupe rempli d’individualités prometteuses. L’U.S.M. affronte Langon en trente deuxième de finale sur la pelouse de Mimizan. Une injuste défaite (3-0), de multiples pénalités manquées et surtout un essai valable refusé pour mauvais positionnement de l’arbitre. Les regrets sont vivaces, les ambitions par contre annoncent une prochaine décennie pleine de promesses.

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